Classé | BPC

La France vue par les médias russes : Fin du feuilleton Mistral ?

Le Mistral à Saint Peterbourg en 2010

Le Mistral à Saint Peterbourg en 2010

Mistral : où en est le contrat ?

Les médias russes rapportent que le contrat de vente de quatre Bâtiments de projection et de commandement (BPC) de type Mistral français à la marine russe a été discrètement signé à Paris vendredi dernier. L’information a été révélée  samedi par le quotidien français La Tribune.

La source qui connaît bien le déroulement des négociations a confirmé au quotidien Kommersant qu’une délégation de Rosoboronexport a signé le 10 juin à Paris le contrat avec le groupe français DCNS. Les deux premiers porte-hélicoptères seront construits par le  chantier naval de Saint-Nazaire pour un montant de 1,2 milliard d’euros. Les deux autres par OSK, le Groupe unifié de construction navale russe associé à des sous-traitants français. La source a également confirmé l’information diffusée par La Tribune comme quoi les navires seraient équipés du Système d’Exploitation Navale des Informations Tactiques (SENIT 9). Le transfert de ces technologies à la Russie n’est pas prévu.

Les technologies de construction du navire, c’est ce qui avait fait l’objet de très longues négociations entre Moscou et Paris, rappelle le journal. La Russie insistait sur l’inclusion dans le contrat des licences et de la documentation technique pour 980 millions d’euros, alors que la France insistait à son tour sur 1,2 milliard de dollars. Finalement, selon le journal, c’est le prix français qui a été retenu mais à l’exclusion des technologies, ce qui a suscité des réactions négatives dans plusieurs médias russes.

Un accord précède la signature

Mais cela a été précisé plus tard, c’est un protocole d’intention, soit un accord, qui a été signé et non un contrat. « Moscou et Paris ont parafé le contrat sur les Mistral. Il s’agit là d’un document intermédiaire avant la signature du contrat définitif », rapporte Interfax.

« La signature du contrat devrait être officiellement annoncée le 21 juin, à l’occasion de la visite en France du premier ministre russe Vladimir Poutine »,  précise l’Agence RIA Novosti.

Le service de presse de l’agence russe d’exportation d’armements Rosoboronexport a également fait une déclaration spéciale : « Nous tenons à informer en rapport avec les publications dans les médias et les vifs échos suscités par la réalisation du projet d’achat des BPC français Mistal pour la Marine russe, que les négociations sont au stade de finalisation des aspects techniques dans le cadre des accords conclus antérieurement ». Rosoboronexpport refuse catégoriquement de faire des commentaires plus précis.

Le journal Rossiïskaïa gazeta a appris que  les négociations principales se poursuivaient actuellement à Moscou et non pas en France. Elles sont entrées en phase finale et sont très intenses.

Après des négociations houleuses, le débat subsiste

La longue phase des négociations a vraisemblablement pris fin mais le débat qui vise à savoir si la Russie a besoin de ces navires et pourquoi les conditions du contrat n’incluent pas le transfert de technologies de fabrication à la patrie russe, se poursuivra encore longtemps.

« Cette acquisition doit nous donner plaine satisfaction », indique une source de  Kommersant au ministère de la Défense. L’achat de navires de cette classe aidera à renforcer la Marine nationale.

Igor Korotchenko, expert en questions militaires et rédacteur en chef de la revue Natsionalnaïa oborona (Défense nationale), s’en prend à cette opinion dans les pages de Rosbalt.

« Le fait que la Russie se voir refuser l’achat de technologies vide dans une grande mesure le contrat de son sens. Nous disposons des navires de combat prêts à l’emploi mais nous sommes incapables de les fabriquer chez nous. Il faut aussi comprendre que Sarkozy ne peut pas agir au mépris des procédures imposées par l’OTAN. La France a certaines contraintes en ce qui concerne le transfert de technologies, surtout s’agissant des systèmes sophistiqués », a-t-il souligné.

Extrait de la Voix de la Russie

Répondre

You must be logged in to post a comment.