DCNS. L’OPV Gowind mis à l’eau sous pavillon français

Mesurant 87 mètres, le patrouilleur hauturier Gowind a une autonomie de 8.000 milles nautiques. Sa mise à flot est programmée au cours du printemps. (Photo : DCNS).

Mesurant 87 mètres, le patrouilleur hauturier Gowind a une autonomie de 8.000 milles nautiques. Sa mise à flot est programmée au cours du printemps. (Photo : DCNS).

Après bien des atermoiements sur la nature juridique de l’OPV Gowind, le patrouilleur hauturier battra bien pavillon français durant ses essais en mer. La mise à l’eau est prévue au printemps.

La réalisation de l’OPV(1) Gowind se poursuit au sein du centre DCNS de Lorient. La jonction du flotteur ayant été achevée à la fin de la semaine dernière, tous les efforts se concentrent désormais sur le prochain objectif: la mise à flot du navire au cours du printemps.

Construit sur fonds propres…

Ce bâtiment est le premier de série d’une gamme conçue pour optimiser les outils de surveillance et d’intervention des marines et garde-côtes. Les équipes de DCNS ont réalisé la semaine dernière les soudures qui relient la partie avant du navire au reste du flotteur, achevant ainsi l’opération de jonction. L’intégration des différents systèmes se poursuit à bord du navire conformément au calendrier. La mise en place des pièces reliant les moteurs aux hélices et la pose des câbles de réseaux de l’avant vers l’arrière du patrouilleur représentent deux phases importantes dont la réalisation est déjà bien avancée. Courant avril débuteront les travaux de peinture de la coque du navire. Ces opérations se poursuivant au bon rythme, la mise à flot de l’OPV Gowind, premier patrouilleur hauturier construit sur fonds propres par DCNS, interviendra donc au cours du printemps. Et donc bien sous pavillon tricolore. Le statut privé du patrouilleur durant ses essais avait ouvert le débat sur l’impossibilité juridique (une première) de battre pavillon français. L’idée d’avoir recours à des pavillons étrangers avait été émise. «Les choses sont rentrées dans l’ordre», indique aujourd’hui DCNS.

… et en moins de 20 mois!

Le patrouilleur hauturier Gowind est réalisé au sein du centre DCNS de Lorient dans le cadre d’un chantier spécifique. Une équipe programme multidisciplinaire et polyvalente dispose d’une grande autonomie dans tous les domaines. Cette organisation permet de réaliser le navire dans un délai record – moins de 20 mois – entre la découpe de la première tôle et la mise à disposition de la Marine nationale fin 2011. Une fois achevé, le patrouilleur hauturier sera en effet mis à la disposition de la Marine nationale pendant trois ans, avec pour objectif d’obtenir une qualification «sea proven» (éprouvé en opérations), ce qui conférera à DCNS un atout sans équivalent pour la promotion de Gowind à l’international. Les bâtiments de la gamme Gowind permettent une surveillance étendue de l’espace maritime et la détection automatique de comportements suspects. Celle-ci est réalisée grâce à la mise en réseau des communications entre les navires présents sur la zone et les centres à terre.

(1) OPV: offshore patrol vessel (navire de patrouille maritime).

Le Télégramme – 15 mars 2011

 


La réalisation de l’OPV Gowind (Offshore Patrol Vessel) se poursuit selon le planning sur le site DCNS de Lorient. La jonction du flotteur a été réalisée et la prochaine étape sera la mise à l’eau, au cours duprintemps. Une fois achevé, le patrouilleur hauturier sera mis à la disposition de la Marine nationale pendant trois ans.

Objectif: obtenir une qualification «éprouvée enopérations» qui conférera à DCNS  un atout sans équivalent pour lapromotion du Gowind à l’international. Long de 87m et doté d’une autonomie de 8.000 nautiques, il peut rester trois semaines en haute mer et atteindre une vitesse de 21 noeuds. Il est conçu pour accueillir un hélicoptère de combat et des drones. Armé par un équipage restreint de 30 hommes, il peut embarquer 30 passagers. Il permettra de surveiller l’étendue de l’espace maritime et la détection automatique de comportements suspects grâce à la mise en réseau des communications entre les navires présents sur zone et les centres à terre.

Le Télégramme – 15 mars 2011

Posted in OPV0 commentaire

Patrouilleur hauturier Gowind : DCNS achève l’assemblage du flotteur

Conformément au planning du programme, la réalisation de l’OPV[1] Gowind se poursuit au sein du centre DCNS de Lorient. La jonction du flotteur ayant été achevée à la fin de la semaine dernière, tous les efforts se concentrent désormais sur le prochain objectif : la mise à flot du navire au cours du printemps. Ce bâtiment est le premier de série d’une gamme conçue pour optimiser les outils de surveillance et d’intervention des marines et gardes-côtes.

[1] * OPV : Offshore Patrol Vessel


 

Les équipes de DCNS ont réalisé la semaine dernière les soudures qui relient la partie avant du navire au reste du flotteur, achevant ainsi l’opération de jonction.

L’intégration des différents systèmes se poursuit à bord du navire conformément au calendrier. La mise en place des pièces reliant les moteurs aux hélices et la pose des câbles de réseaux de l’avant vers l’arrière du patrouilleur représentent deux phases importantes dont la réalisation est déjà bien avancée. Courant avril débuteront les travaux de peinture de la coque du navire. Ces opérations se poursuivant au bon rythme, la mise à flot de l’OPV Gowind, premier patrouilleur hauturier construit par DCNS, interviendra donc au cours du printemps.

Construit sur fonds propres, mis à la disposition de la Marine nationale

La croissance de DCNS sur le marché fortement concurrentiel des navires armés de plus petit tonnage est conditionnée par des enjeux de performance. DCNS a donc fait évoluer ses méthodes de conception et de production pour la réalisation de ce navire. Le patrouilleur hauturier Gowind est réalisé au sein du centre DCNS de Lorient dans le cadre d’un chantier spécifique. Une équipe programme multidisciplinaire et polyvalente dispose d’une grande autonomie dans tous les domaines. Cette organisation permet de réaliser le navire dans un délai record – moins de 20 mois – entre la découpe de la première tôle et la mise à disposition de la Marine nationale fin 2011.

Une fois achevé, le patrouilleur hauturier Gowind sera en effet mis à la disposition de la Marine nationale pendant 3 ans, avec pour objectif d’obtenir une qualification « sea proven » (éprouvé en opérations), ce qui conférera à DCNS un atout sans équivalent pour la promotion de Gowind à l’international.

La Marine nationale pourra démontrer sur les théâtres d’opérations la pertinence et la valeur opérationnelle de ce patrouilleur hauturier Gowind pour des missions actuelles et émergentes : surveillance de zone, lutte contre la piraterie et le terrorisme, police des pêches, lutte contre les trafics de drogue, préservation de l’environnement, aide humanitaire, recherche et sauvetage en mer, sécurité maritime.

Mesurant 87 mètres, le patrouilleur hauturier Gowind a une autonomie de 8 000 milles nautiques. Il peut rester plus de 3 semaines en haute mer, atteindre une vitesse de 21 nœuds et accueillir un hélicoptère de combat et des drones. Il ne requiert qu’un équipage réduit de 30 personnes et peut transporter en plus une trentaine de passagers.

Les navires de la famille Gowind présentent d’importantes innovations au service des marines, des commandos et des gardes-côtes : la visibilité sur 360° depuis la passerelle, une mâture unique pour une couverture radar à 360°, la mise en œuvre discrète et en sécurité en moins de 5 minutes d’embarcations rapides, l’exploitation de drones aériens et de surface… Cette gamme de navires Gowind bénéficie également de l’expertise de DCNS dans les systèmes d’information et de commandement. Les bâtiments de la gamme Gowind permettent ainsi une surveillance étendue de l’espace maritime et la détection automatique de comportements suspects. Celle-ci est réalisée grâce à la mise en réseau des communications entre les navires présents sur la zone et les centres à terre.

Source : DCNS – 2011-03-14

Information reprise par Mer et Marine le 15 mars 2011


Posted in OPV0 commentaire

Reportage Mer&Marine: Le chantier du premier patrouilleur du type Gowind

C’est au cœur de son site de Lorient que DCNS a implanté une zone dédiée à la réalisation du premier bâtiment de la famille des corvettes et patrouilleurs du type Gowind. Véritable « chantier dans le chantier », ce pôle est une grande nouveauté pour l’industriel français.

En effet, pour la première fois, DCNS a décidé, dans le cadre du programme Hermès, de construire sur fonds propres un prototype. Et il ne s’agit pas d’un petit bateau puisque le futur patrouilleur hauturier (Offshore Patrol Vessel – OPV) mesurera 87 mètres de long et affichera un déplacement de près de 1 500 tonnes en charge.

Cet investissement, d’un coût de plusieurs dizaines de millions d’euros, doit permettre au groupe de proposer à ses clients un OPV opérationnel et non un simple concept qui, si séduisant puisse-t-il être, ne constituait jusqu’ici qu’un navire de papier. Eprouvé à la mer, le prototype de la famille Gowind doit démontrer ses capacités et, pour ce faire, sera mis à la disposition de la Marine nationale entre 2012 et 2015. Ainsi, les militaires français pourront utiliser cette plateforme pour leurs missions, au cours desquelles l’OPV sera présenté à différents pays.

Au-delà du « coup de pub » potentiel, DCNS bénéficiera, dans le même temps, de ce premier retour d’expérience pour, le cas échéant, améliorer son produit.

Vue du futur patrouilleur L'Adroit ©DCNS

Vue du futur patrouilleur L'Adroit ©DCNS

Un chantier dédié

Mais, avant d’en arriver là, un véritable enjeu entoure actuellement la construction du navire, que la marine baptisera L’Adroit. Libéré des traditionnelles « contraintes » liées aux relations, au suivi et éventuellement aux changements d’avis de ses clients, DCNS, propriétaire de la coque, gère la réalisation comme il l’entend. Cette liberté dans le développement d’Hermès a d’importantes conséquences sur l’organisation de la phase de production et la gestion du programme. Ainsi, L’Adroit n’est pas réalisé, comme les frégates multi-missions (FREMM), dans la forme de construction, mais dans un chantier dédié, situé sur un terre-plein dans une autre partie de l’établissement. Ce chantier est installé dans un ancien atelier composite, édifié initialement pour réaliser les bâtiments anti-mine océaniques (BAMO) abandonnés en 1991 (*), et utilisé par la suite pour les structures en matériaux composites des frégates La Fayette. Dans le vaste hall couvert, soudeurs, électriciens, câbleurs, mécaniciens, monteurs, peintres et autres aménageurs s’activent. Tous travaillent exclusivement autour de ce projet, qui mobilise cet hiver 90 personnes sur le chantier et une vingtaine d’autres dans les ateliers. La moitié des effectifs est constituée de collaborateurs de DCNS. Tous sont volontaires pour relever le défi imposé par la direction : Concevoir et réaliser un nouveau bâtiment dans un contexte innovant et avec de fortes contraintes. « Les objectifs au niveau des coûts et des délais sont très serrés, les études et la réalisation devant être menées en deux ans », rappelle Stéphane Dutruel, responsable chez DCNS de la production du patrouilleur.

Le chantier mi-décembre 2010 ©MER ET MARINE - V. Groizeleau

Une organisation sur mesure

DCNS a profité du programme pour déployer de nouvelles méthodes de construction, auxquelles sont étroitement associés les sous-traitants, dont les principaux sont chargés de grands sous-ensembles. Piriou s’est vu confier la réalisation de la partie avant, qui a été fabriquée à Concarneau et remorquée à Lorient début décembre. STX France se charge pour sa part du second quart avant, qu’il ne réalise pas sur son site de Lanester mais directement chez DCNS. Ce dernier s’occupe des autres parties du patrouilleur, notamment l’arrière, ainsi que l’assemblage de la coque, tout en pilotant l’ensemble. Pour l’occasion, 60 postes ont été créés (soudeurs, mécaniciens, coquiers, soutien chantier…) chez DCNS. Pour le site de Lorient, Hermès représente aussi une grande nouveauté en termes de standards. En effet, si les variantes les plus complexes de la famille Gowind sont des corvettes aux normes militaires, ce bateau, constituant l’entrée de gamme, est essentiellement conçu aux normes civiles. « Au niveau de l’architecture globale, cela nécessite la mise en œuvre de solutions techniques différentes. Nous avons mis en place une équipe d’étude et de réalisation dédiée pour s’affranchir des normes et usages habituels des bâtiments militaires », explique Pascal Le Roy, directeur du site de Lorient.
Le programme est aussi l’occasion d’initier de nouvelles méthodes de travail, afin d’optimiser au mieux la conception et la réalisation. « Dès le mois d’octobre 2009, au moment des études détaillées, nous avons intégré au plateau dédié des techniciens méthode et des cadres de production. L’expertise des équipes de construction nous a, ainsi, permis de réfléchir dans le moindre détail afin de réduire les coûts, trouver des solutions innovantes et faire en sorte que le navire soit simple à construire ».

Le chantier mi-décembre 2010 ©MER ET MARINE - V. Groizeleau

Le chantier mi-décembre 2010 ©MER ET MARINE - V. Groizeleau

« Enormément d’autonomie »

Sur le chantier, cette nouvelle approche est palpable. « Nous avons énormément d’autonomie au niveau des équipes et les processus sont allégés par rapport à ce que nous faisons traditionnellement. Les seules bornes que nous nous fixons sont au niveau de la règlementation, puisque le bâtiment doit être certifié par le Bureau Veritas, et bien entendu en matière de sécurité, où nous ne prenons aucun risque. Au-delà, on a le droit et même le devoir d’apporter des touches personnelles permettant d’améliorer les procédés », souligne Stéphane Dutruel. Sur le site, le partage de savoir-faire et d’expérience est également encouragé avec les sous-traitants, notamment ceux du site morbihannais de STX, rompus aux constructions civiles : « Nous avons privilégié des industriels locaux afin de tisser des relations fortes. L’apport est très intéressant au niveau des bonnes méthodes utilisées dans la construction civile ». Pour ce programme, où une importante partie du navire est réalisée par la sous-traitance, y compris à l’extérieur du site, la gestion de la co-activité est primordiale pour assurer le respect du planning de construction. Car Hermès, via son organisation spécifique, doit permettre à DCNS de réduire les délais de production. Ainsi, pour L’Adroit, le travail en amont sur la coque a été renforcé, de manière à ce que les équipes d’armement disposent de structures bien avancée, rendant le travail plus rapide et efficace.

Alors que dans le hall de construction, dotés de trois ponts (deux de 20 tonnes et un de 5 tonnes), les équipes assemblent rapidement les différents éléments de coque, les bureaux d’études et l’équipe de management de projet, soit une vingtaine de personnes, sont situés dans le même bâtiment. Juste de l’autre côté du mur. « Cette proximité permet une meilleure synergie entre les équipes, ainsi qu’une plus grande réactivité face aux aléas inhérents à un chantier. Les corrections sont apportées immédiatement, de manière à éviter l’effet boule de neige », confie Stéphane Dutruel. Totalement intégré, ce chantier autonome se charge même, en plus de la construction de L’Adroit, des aspects commerciaux et marketing liés au programme.

Un club d’investisseurs pour fournir les équipements

Dans le cadre d’Hermès, DCNS réalise une coque propulsée et aménagée. Le groupe livre également un certain nombre d’équipements, comme le système de lutte Polaris et les consoles associées. L’Adroit ayant pour vocation à servir de démonstrateur et, au travers de son exploitation durant trois ans par la marine française, de vitrine technologique, le groupe naval est aussi parvenu à convaincre d’autres sociétés de la rejoindre. Même les fournisseurs locaux, comme la société bretonne Marc SA (qui fournit des échafaudages) se sont prêtés au jeu en nouant des partenariats avec DCNS.
Quant aux gros équipements, via un « Club d’investisseurs », plusieurs groupes vont mettre à disposition des matériels. D’ailleurs, il convient de noter que cette initiative revêt un caractère non pas franco-français, comme on aurait pu s’y attendre, mais plutôt international. Participent ainsi à l’opération

  • le Danois Terma avec le radar de veille Scanter,
  • les Français Sagem, Thales et Lacroix pour la centrale inertielle, les communications militaires et les lance-leurres,
  • l’Italien OTO-Melara pour le canon de 20mm
  • ou encore l’Allemand Links+Rechts pour les feux aviation.

Pour ces équipementiers, Hermès permet de faire valoir leurs produits sur un bâtiment moderne, « labellisé » par la marine française et amené à participer à de nombreuses missions, exercices, escales et représentations à l’étranger. C’est, aussi, une belle occasion de se positionner sur le segment très porteur des unités chargées de la surveillance et du contrôle d’espaces océaniques ou de zones économiques exclusives (ZEE).

Cap sur les essais au mois d’avril

Après la découpe de la première tôle de L’Adroit, le 7 mai 2010, la construction avance avec une célérité étonnante. En décembre, les Ateliers Normands ont livré les deux moteurs ABC de 2 800 KW chacun, ainsi que les deux réducteurs fournis par Finnøy. Après l’installation de l’appareil propulsif dans la coque, le pont principal a été fermé et le montage des éléments supérieurs a débuté. Dans le même temps, DCNS procédait le mois dernier à l’achèvement de la partie arrière, qui disposera d’un système de mise à l’eau pour embarcations rapides fourni par BOP. Ce mois-ci, la coque sera refermée avec le soudage de la section arrière et la mise en place de la partie avant, réalisée à Concarneau par Piriou. Toujours en janvier, DCNS attaque avec ses sous-traitants la mise en place des superstructures, ce qui doit permettre au patrouilleur de présenter sa forme définitive en mars.
N’étant pas réalisé comme les frégates dans la forme de construction du site, l’OPV sera mis à flot suivant un autre procédé. Deux lignes de remorques, placées sous la coque, tracteront le bateau vers le quai, où il embarquera, à la façon d’un roulier, sur une barge dotée de lignes de tins. Celle-ci gagnera ensuite le bassin numéro 3, où elle sera mise au sec avec son colis, dont le poids devrait avoisiner 1 200 tonnes. De là, seront effectués les ultimes travaux avant les premiers essais en mer, programmés en avril. A l’issue de la mise au point, L’Adroit devrait être fin prêt en fin d’année pour être mis à la disposition de la Marine nationale.

Cet OPV représente donc l’entrée de gamme de la famille Gowind, dont les variantes les plus évoluées affichent un déplacement de 2 500 tonnes et peuvent embarquer un armement assez conséquent (missiles antinavire, système surface-air, canon de 76mm). Ces navires doivent pouvoir répondre à des missions très diverses, allant de la surveillance maritime au combat naval, en passant par la lutte contre le narcotrafic, la piraterie ou encore la police des pêches. Long de 87 mètres, L’Adroit se veut comme un navire endurant. Pouvant atteindre 21 nœuds, il affichera une autonomie de 8 000 nautiques à vitesse économique, soit environ trois semaines d’opérations. Le bâtiment comptera un équipage de 30 marins et disposera de logements pour 29 personnes supplémentaires, par exemple des forces spéciales. Celles-ci auront notamment, à leur disposition, deux embarcations rapides mises en œuvre en moins de 5 minutes par le tableau arrière. Ces embarcations seront probablement des RIB de nouvelle génération réalisés par le chantier finistérien Ufast et dont le prototype doit effectuer cet hiver ses premiers essais en mer. Long de 9,3 mètres pour une masse de 2,5 tonnes, cet engin, capable de filer à plus de 45 nœuds et franchir plus de 250 nautiques, peut embarquer 12 personnes, équipage compris. En matière d’opérations spéciales, on notera que L’Adroit abrite des locaux pour stocker les équipements des commandos, ainsi qu’une salle spécifique, sur l’arrière, pour la préparation des missions. Le patrouilleur disposera en outre d’une plateforme capable de recevoir un hélicoptère de 10 tonnes (type NH90) et un abri pour un hélicoptère léger (classe 5 tonnes) ou un drone aérien.

En matière d’armement, l’OPV embarquera, sur l’avant, un canon télé-opéré de 20mm, ainsi que deux mitrailleuses de 12,7mm sur les superstructures. S’y ajouteront divers moyens d’autodéfense non létaux, comme des canons à eau et, probablement, des dispositifs d’émission d’ultrasons. Comme l’ensemble de la famille Gowind, le premier OPV de DCNS est conçu pour répondre aux menaces asymétriques. A cet effet, il adopte une passerelle panoramique, qui donne une visibilité à 360 degrés et permet aux personnels de quart de se déplacer tout autour, à l’intérieur comme à l’extérieur. On notera que le navire ne compte pas de Central Opérations (CO). Toutes les consoles permettant de gérer les senseurs, l’armement ou les drones, soit une dizaine au total, sont disposées en passerelle. Très automatisé, le navire ne nécessitera que 3 à 4 marins de quart pour les navigations courantes. En cas d’avarie, un PC de secours est installé à l’arrière avec, notamment, un pupitre de commande des machines. De plus, sous la passerelle, une « show room » sera installé avec différentes consoles permettant d’effectuer des démonstrations, mais aussi des mises en œuvre de moyens et du management d’opérations. Ainsi, il sera possible d’interagir avec le système Polaris, le radar de veille et une partie des communications. Suivant les configurations proposées par DCNS à ses prospects, cette « passerelle bis » peut d’ailleurs être dotée, comme à l’étage supérieur, de vitres et, ainsi, servir à l’instruction ou l’entrainement. Gowind se transforme, alors, en bâtiment école.

__________________________________________________________

(*) Conçus pour la protection des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins jusqu’aux abords du plateau continental, les BAMO, gros bâtiments de 900 tonnes en composite, devaient être réalisés à 10 exemplaires. Mise sur cale en juin 1986, seul le prototype, le Narvik, a été lancé. Il ne fut toutefois jamais achevé, le contexte géostratégique ayant évolué avec la chute du mur de Berlin et le programme étant considéré comme trop coûteux.

__________________________________________________________

Lire l’article dans son contexte

Posted in OPV2 Comments

Le patrouilleur L’Adroit sous pavillon belge pour ses essais à la mer ?

Vue d'artiste de l'Adroit copyright DCNS

Vue d'artiste de l'Adroit copyright DCNS

L’Adroit, le patrouilleur que DCNS construit à Lorient sur ses fonds propres, prendra-t-il la mer avec un pavillon belge ?

C’est la question que posent nos confrères de l’hebdomadaire Le marin, auteurs d’un joli scoop à lire dans la livraison du 24 décembre. Un vide juridique empêcherait le navire d’effectuer ses essais à la mer sous pavillon tricolore. Explications et retour sur le dossier du patrouilleur OPV ( Offshore Patrol Vessel ), un temps appelé Hermés puis L’Adroit comme l’a confirmé l’amiral Forissier, à Lorient, le 15 décembre.

L’Adroit est un patrouilleur hauturier de type Gowind que DCNS a décidé de lancer sur fonds propres. La société restera propriétaire du navire qui sera mis à la disposition de la Marine nationale, pour trois ans, à partir de 2012. Le contrat de mise à disposition a été signé en octobre 2010 entre DCNS et la Marine qui est restée longtemps réticente à envisager de remplacer ses P400 par les navires de type Gowind.

DCNS le présente comme un outil pour la surveillance de zone, la lutte contre la piraterie et le terrorisme, la police des pêches, la lutte contre les trafics de drogue, la préservation de l’environnement, l’aide humanitaire ou encore le sauvetage en mer… Le couteau suisse de la Marine en quelque sorte.

L’Adroit mesurera 87 mètres, pour un déplacement d’environ 1 000 tonnes 1 500 tonnes en charge). A titre de comparaison, ce bâtiment sera plus gros que les avisos du type A69, longs de 80,5 mètres pour un déplacement de 1 410 tonnes en charge.
D’une autonomie de 8 000 milles nautiques, il pourra rester environ trois semaines en haute mer, atteindre une vitesse de 21 nœuds et accueillir un hélicoptère. Son équipage sera réduit à 30 officiers et marins, une trentaine d’autres passagers pouvant être transportés. Doté d’un canon de 20mm, de mitrailleuses de 12,7 mm et de canons à eau, ce patrouilleur hauturier disposera d’un système de combat Polaris, d’un radar de veille Scanter et de lance-leurres.

En phase de construction à Lorient (le bloc avant a été livré par les chantiers Piriou de Concarneau début décembre, L’Adroit devrait débuter ses essais en mer au printemps prochain. Des essais qui dureront six mois et qui seront effectués avec un équipage civil, sous la responsabilité de DCNS.

Or, comme l’écrivent mes collègues, « tant que les navires ne sont pas officiellement réceptionnés, ils restent sous la responsabilité des chantiers. Dès lors, qui doit délivrer le permis provisoire de navigation pour ces essais réalisés par un équipage civil ? »

Couverture du magazine Le Marin

Couverture du magazine Le Marin

L’entrée en vigueur, le 1er janvier, d’une directive européenne, va fausser la mécanique traditionnellement bien huilée des délivrances des permis provisoires de navigation des bâtiments de guerre puisque jusqu’à présent la DGA et la CPPE (commission permanente des programmes et essais) géraient cette question. L’Adroit ne sera, pendant ses essais, ni un bâtiment civil ni un navire militaire… En attendant que le ministère chargé des Transports (celui de l’Ecologie) prenne la main et mette en place un registre d’immatriculation dédié, DCNS envisagerait de mettre L’Adroit sous pavillon belge pendant un an. Un conditionnel confirmé ce mercredi par DCNS qui « ne tient pas à trop communiquer sur ce sujet pour l’instant ».

Extrait du blog  http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2010/12/29/le-patrouilleur-l-adroit-sous-pavillon-belge-pendant-ses-ess.html

Posted in OPV2 Comments

DCNS : le bateau antipirate, c’est cadeau !

Le chantier lorientais est prêt à le construire. Il a proposé à la Marine nationale d’en disposer et d’en faire la promotion sur toutes les mers du globe.

Elle a déjà un nom : Hermès. C’est une corvette de la famille des Gowind, conçue par les bureaux d’étude de DCNS-Ingénierie à Lorient, qui accueille également la cellule chargée d’imaginer un navire polyvalent, dédié, entre autres à la lutte antipirates.

Sur le papier, le bateau est prêt. Il a été présenté au printemps, quand le constructeur naval a décidé d’en lancer la commercialisation. Clientèle visée : la Marine nationale, mais surtout l’export et les marines étrangères susceptibles d’être séduites par une unité pas trop grande (90 m), pouvant naviguer avec un équipage réduit (60 personnes).

24 mois pour le construire

La corvette antipirate est en outre truffée des dernières innovations technologiques, tout en étant solidement armée. Le prix d’un tel navire n’a pas été dévoilé.

Mais les mois ont passé et à ce jour, DCNS n’a pas enregistré de commandes pour ce bateau. Raison pour laquelle Patrick Boissier, le PDG, a lancé l’idée d’en construire un exemplaire sur ses fonds propres. DCNS investirait quelques dizaines de millions d’euros pour fabriquer la plateforme sur le site de Lorient, spécialisé dans les bâtiments de type frégate. Les fournisseurs habituels tels que Thalès ont été sollicités pour l’armement.

Le projet a été présenté à la mi-janvier au conseil d’administration de DCNS. Le feu vert n’a toutefois pas encore été donné. Mais depuis quelques jours, les choses s’accélèrent. Le groupe vient de proposer à la Marine nationale le prêt gracieux de la corvette. En sillonnant toutes les mers du monde, elle servirait, en quelque sorte, de bateau-témoin, histoire de séduire les clients internationaux. En tout cas, le calendrier est connu. Il suffirait de 24 mois pour sortir ce prototype qui pourrait naviguer dès la fin de l’année prochaine.

mardi 02 février 2010 – Ouest-France

Posted in OPV0 commentaire