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Michel Tonnerre : Ar Mor, poésie-sur-mer

Michel Tonnerre

Michel Tonnerre

Son état de santé n’a pas permis au Lorientais Michel Tonnerre d’enregistrer en studio tous les morceaux de son nouvel album. Le résultat ne s’en ressent pas : «Ar Mor» est un disque iodé, entraînant, d’une puissante force évocatrice et poétique.

A noter : Ce samedi 3 mars, Michel Tonnerre dédicacera son nouvel album entre 15 et 18 H au magasin Coop Breizh, 60 rue du port à Lorient.

«Aux chapelles de pierre, je préfère les cathédrales de voile, églises de cristal en errance sur les mers, des soleils écarlates sur leurs vitraux de toile». Michel Tonnerre a écrit la phrase en exergue du livret d’«Ar Mor» (Coop Breizh), son nouvel album. C’est le septième d’un poète habité par la mer, la marine à voile et le voyage. Il ouvre sur «Un vieil air de bastringue». Un môme déambule dans une quelconque rue de Saint-Malo, en rêvant d’un embarquement. «L’histoire est toute simple. Je la chante sur une valse entraînante qui me plaisait bien pour démarrer le disque», confie Michel Tonnerre.

Chants de gaillard d’avant

D’autres jeunes personnages traversent ses chansons. Dans «Au Quai Billy», un gamin attend désespérément le retour de son frère, embarqué trois ans plus tôt à destination de San Francisco pour participer à la ruée vers l’or. Plus loin, l’auteur célèbre «Anna». «J’ai écrit cette chanson pour la fille de Michaël Yaouank à mon retour de Nouvelle-Calédonie, rapporte-t-il. La blondinette de quatre ans à l’époque a une vingtaine d’années aujourd’hui !» Michel Tonnerre a tiré ses premiers bords de parolier auprès de Michaël Yaouank, dans Djiboudjep, pionnier en 1970 des groupes de chants de marins en Bretagne. Pour compléter son répertoire, le Groisillon d’origine a alors écrit des morceaux comme «Quinze marins», «Satanicles» et «Le Gabier Noir», repris depuis par des centaines de formations, et qui passent encore pour des traditionnels. Quelques titres de l’album «Ar Mor» sont de la même veine : deux chants de gaillard d’avant, «Les trois caps», «Le Marlborough», et un chant de travail à hisser, «Oh di oh hey matelot». «Je les avais écrits pour Retour, un groupe de Saint-Nazaire, explique Michel Tonnerre. Je me suis permis de les reprendre à mon compte sur des arrangements différents. Je ne les avais jamais enregistrés auparavant». Dans la voix grave, burinée, rocailleuse de l’artiste, ils gagnent une dimension nouvelle.

Un raconteur d’histoires

Son dernier disque révèle aussi des trésors inédits, moins centrés sur la grande bleue. La ballade mélancolique «Oublié» chante les états d’âme d’un aventurier parti courir le monde, nourri des livres de Kerouac, London, Hemingway, Coloane… «Francisco Coloane est un auteur chilien dont la lecture m’a complètement scotché !», admire Michel Tonnerre. C’est sous son influence qu’il a placé en Terre de Feu son épique «Printemps 100002». L’amoureux des mots qui font rêver transporte alors l’auditeur «à la limite du clan des Alakalufs». Avec son refrain «Je suis un raconteur d’histoires», «Mirages» a tout d’un autoportrait. Un raconteur dont un simple grain peut nourrir l’inspiration, comme en témoigne «Sables». «J’adore cette chanson-là, avoue-t-il, parce qu’elle est faite de pas grand-chose. C’est une chanson heureuse !».

Article de Frédéric Jambon dans Le Télégramme du 1er mars 2012

Pour découvrir quelques extraits du nouvel album, visionnez l’émission Tendez l’oreille enregistrée à l’Echo Nova et diffusée sur Ty-télé le mecredi 29 février 2012, dans laquelle Michel nous propose Les 3 Caps, Marlborough et l’incontournable Mon p’tit garçon plus une anecdote du festitorche.

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