Classé | Michel Tonnerre

60 ans au Courégant

Soirée carte blanche à Michel Tonnerre et ses invités, dont le Bagad de Lann-Bihoué et Gilles Servat. Le Courégant, 22 Juillet 2010 19 h.  

Michel Tonnerre. Chanté dans tous les ports

Michel Tonnerre à Ploemeur

Michel Tonnerre à Ploemeur

22 juillet 2010

Michel Tonnerre est l’auteur de chansons fleurant bon la marine à voile. Elles festoient dans tous les ports. Mais ses six albums balaient d’autres horizons. Le Groisillon d’origine est l’invité de notre rendez-vous estival hebdomadaire, «Bretagne multisonore».  

  

Comment vous présenteriez-vous à quelqu’un qui ne vous connaît pas ?
Je suis auteur-compositeur depuis 40 ans et interprète depuis 20 ans. Je fête d’ailleurs le double anniversaire cette année. Je me sens plutôt auteur. Mais comme j’ai une voix qui ne va pas trop mal (rires), j’en profite. Je suis catalogué «chant de marins», seulement, j’écris beaucoup d’autres textes : des chansons d’amour, sur l’Afrique, les enfants exploités dans le monde, des paroles plus poétiques sur les paysages, les voyages…  

Le voyage est-il le fil conducteur de votre répertoire ? 

Oui, un voyage qui se fait en bateau. Pendant les escales, on voit la vie des ports, on va dans les bouges, on croise des prostituées. J’ai fait aussi des chansons d’amour sur des femmes «très bien » ! Si je parle beaucoup des prostituées, c’est parce que je les ai vues quand je me suis baladé dans le Pacifique en cargo. Avant de vous lancer pleinement dans la chanson il y a vingt ans, que faisiez-vous? À partir de mes 25 ans, j’ai été mareyeur à Lorient. En même temps, j’avais une société d’import-export de poissons. Mais avant cela, avec toute une bande de copains, nous avions créé en 1970 ce qui a été le premier groupe de chants de marins en Bretagne : Djiboudjep. 

Est-ce pour Djiboudjep que vous avez écrit des chansons comme «Quinze marins», «Satanicles» ou «Le gabier noir», que beaucoup de gens croient être des traditionnels ? 

Exactement. Je suis content que ces chansons soient si souvent reprises. J’aimerais juste bien quand même qu’elles soient un peu plus déclarées à la SACEM. Sur disque, les gens doivent mentionner l’auteur, mais c’est plus laxiste en concert. Je suis un peu obligé de me préoccuper de cela, parce que j’en vis. Avez-vous une idée du nombre de groupes qui interprètent vos chansons ? Simplement sur la Bretagne, nous avons dénombré 350 groupes qui reprennent des chansons de moi. Et tous les jours, je suis contacté par des formations d’autres régions. Je viens juste de recevoir des mails en provenance de Nîmes, de Blois, des Ardennes… 

Des groupes de chants de marins existent un peu partout. Vos paroles résonnent avec une force particulière dans votre voix grave et rocailleuse. L’avez forgée au Conservatoire des bars à marins ? 

Oui, peut-être (rires). Mais je pense surtout que j’ai hérité d’une voix de marin-pêcheur. Mon grand-père a fait toute sa carrière dans la marine. Avec le bruit des éléments tout autour, il fallait parler fort. 
Vous venez de publier «Une Bordée d’Rimes». De quoi parle ce livre ? 

C’est un bouquin en trois parties. La première réunit une cinquantaine de textes inédits qui n’ont pas encore été mis en musique. Certains le seront probablement pour le prochain album, auquel je n’aurai pas le temps de me consacrer avant 2011. La deuxième partie reproduit les paroles de tous mes disques : 150 chansons environ. Et à la fin du livre, on trouve des textes que je voulais sauvegarder: ceux de l’opéra-pirate que j’ai écrit il y a une douzaine d’années, «Libertalia». Dans votre dernier album, «C’est la mer…», vous chantez «L’ollonois» et «Barbe noire». 

Les pirates demeurent-ils des sources vives pour votre imaginaire ? 

Complètement, je lis beaucoup de livres sur les pirates. Surtout depuis «Libertalia». Auparavant, j’avais déjà écrit les paroles de «Quinze marins» en reprenant deux vers de «L’île au trésor» de Stevenson : «Quinze marins, sur le bahut du mort, yop la ho, une bouteille de rhum!». 

Tournée (56, 29, 22) Aujourd’hui, «Carte blanche à Michel Tonnerre» à partir de 19h 30 au Courégant à Ploemeur (gratuit, avec le bagad de Lann Bihoué, Servat, Detressan, Frédérique, les Gabiers d’Artimon… 02.97.86.40.40). Samedi à 21 h à Temps Fête sur Douarnenez, jeudi 29 et vendredi 30 juillet à Groix. Août : le 8 à Étel, le 14 au Festival Interceltique de Lorient, le 17 à Paimpol, le 22 à Groix. Septembre : le 11 à Ouessant.  

lu dans Le Télégramme

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